Le Pr Jacques Hubert, coordinateur du DIU de chirurgie robotique et chef de service d’urologie au CHU de Nancy, était au sénat le 30 juin 2016 pour un colloque organisé par l’Observatoire de l’Hospitalisation Privée. L’objectif de cette demi-journée de discussion était axé sur les robots et leurs effets sur les activités de la santé.

La conclusion rassurante de ce débat : le robot n’est pas le pire concurrent du médecin, mais son meilleur allié. Terminator et ses acolytes ne sont pas prêts à remplacer nos docteurs.

Le Dr Alain Milon, président de la commission des affaires sociales du Sénat, précise que les machines ne réaliseront pas elles-mêmes les interventions, cette option relevant encore de la science-fiction.

Vincent Débourqué, PDG de Robosoft, de préciser que toute forme de robot destiné à remplacer les gens a toujours échoué. Selon lui, on ne demande pas à un robot d’être intelligent, mais de faire  ce qu’on leur demande.

Le Pr Philippe Poignet, directeur du LIRMM (Laboratoire d’Informatique, de Robotique et de Microélectronique de Montpellier) précise quant à lui que le robot da Vinci d’Intuitive Surgical « n’a pas d’autonomie dans ses décisions », il ne s’agit que d’un téléopérateur, qui retranscrit précisément les gestes du chirurgien.

jacque-hubert-robot-STAN-InstituteLe Pr Jacques Hubert en sait quelque chose : « le robot est une machine merveilleuse, elle nous permet de faire en endoscopie des choses qui ne sont pas réalisables en laparoscopie standard ». Il précise aussi qu’il est fondamental de suivre une formation qui permet d’utiliser le robot de façon optimale : « Même un très bon chirurgien ne saurait pas l’utiliser. C’est une machine qui a des manettes, des pédales, il faut acquérir un certain nombre de gestes que l’on doit exécuter de façon automatique… C’est exactement la même problématique qu’en conduite automobile. »

Le Dr François Sarkozy de conclure sur les effets connexes qui sont tout aussi importants, « il (le robot, NDLR) permet de protocolariser les interventions, de limiter la variabilité liée à l’opérateur et aux circonstances, de favoriser la délégation de tâches aux paramédicaux », ce point est fondamental en termes de travail d’équipe. Car évidemment, le robot implique un travail d’équipe renforcé et efficace. Le concept de form ation « Crew Resource Management », déjà pratiqué dans l’aéronautique depuis plus de 30 ans, doit s’appliquer aussi à la robotique chirurgicale.

Retrouvez l’intervention du Pr Jacques Hubert lors de la commission de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques) à l’Assemblée Nationale en décembre 2015

La vidéo de la présentation au sénat sera mise en ligne dès qu’elle sera disponible.