CREX et RMM : ce ne sont pas des réunions comme les autres.
La posture d’un analyste de Comité de Retour d’Expérience (CREX) ou de revue de morbidité-mortalité (RMM) en milieu hospitalier est essentielle pour garantir l’efficacité du processus.
Lors de la survenue d’un événement indésirable, il est crucial pour le soignant concerné de pouvoir communiquer de manière structurée et non culpabilisante. À un premier niveau, cela peut se cantonner à des échanges informels entre collègues dans le service, permettant un retour rapide sur l’incident. À un niveau plus formel, la rédaction d’une fiche d’événements indésirables transmise au service qualité permet de mandater des analystes pour une évaluation plus approfondie.
Les analyses CREX et RMM sont généralement réalisées intégralement en réunion, où toutes les parties prenantes sont réunies pour analyser le cas de manière collective et systématique. Cependant, si l’événement est émotionnellement chargé ou s’il existe des tensions latentes entre individus ou équipes, il est conseillé de préparer cette réunion par des entretiens individuels. Cette approche permet de recueillir des témoignages francs et de mieux comprendre les perceptions de chacun sur les causes et les solutions potentielles, tout en évitant les confrontations.
L’analyste doit pouvoir adopter une posture neutre, bienveillante et à l’écoute. Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), cette démarche ne doit en aucun cas rechercher un coupable, mais plutôt viser à comprendre les causes profondes pour proposer des actions correctives efficaces. En favorisant un climat de confiance, l’analyste facilite la proposition de recommandations concrètes par les professionnels concernés eux-mêmes, augmentant ainsi l’adhésion et l’efficacité des actions mises en place.
Ce processus, bien encadré et soutenu par une approche méthodologique rigoureuse, permet de renforcer la qualité des soins tout en améliorant la résilience des équipes face aux imprévus.