Auteure Sofia Baladi – SafeTeam Academy

En 2022, les erreurs médicales font partie des 10 premières causes de décès selon l’OMS1. Ces accidents sont dus en partie à des défauts de communication, de transmission d’informations ou encore de distractions et d’interruptions de tâches2.
Pour fiabiliser l’activité de soins et optimiser la sécurité des patients, il est primordial de mettre en place des pratiques de fiabilisation prenant en compte les facteurs humains qui sont souvent inspirées d’autres industries à risques comme l’aviation qui enseigne à ses équipes l’art de coopérer depuis les années 1980.

Le contrôle croisé, inspiré de l’aviation

 

cockpit

Dans un avion de ligne, il y a toujours deux pilotes. L’un s’occupe du pilotage à proprement dit, c’est le pilot flying. L’autre vérifie, surveille et contrôle les actions du premier tout en s’occupant des actions annexes, c’est le pilot monitoring. Il possède un rôle clé étant donné qu’il doit être sur ses gardes en permanence pour conseiller au mieux le pilot flying.

Tous deux ont des tâches qui leur sont attribuées à l’avance, permettant d’éviter tous risques et d’assurer la sécurité aérienne. C’est ce qu’on appelle le contrôle croisé. C’est une sorte de contrôle en miroir, une double vérification qui s’intègre dans une démarche liée à la gestion du risque, comme un outil de prévention et de récupération. Tout est supervisé afin d’éviter les risques.

Le contrôle croisé favorise le travail en équipe. Il est essentiel que les pilotes communiquent entre eux et s’écoutent. L’aviation est un réel travail d’équipe où chaque individu a son rôle à jouer.

Il est ainsi indispensable de pouvoir identifier les zones de vulnérabilité où le contrôle croisé doit être obligatoire et systématique.

 

Adapter le contrôle croisé à l’activité de soins

Comme pour l’aviation, il est nécessaire d’identifier les moments de vulnérabilité en santé. C’est pourquoi la Haute Autorité de Santé impose depuis 2010 la mise en place d’une check-list chirurgicale où les différentes phases correspondent aux zones de vulnérabilité et où le contrôle croisé est nécessaire :

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Phase 1 : Avant l’induction anesthésique, le temps de pause avant l’anesthésie.

Phase 2 : Avant l’intervention chirurgicale, le temps de pause avant l’incision.

Phase 3 : Après l’intervention chirurgicale, le temps de pause avant la sortie de la salle d’opération.

Ainsi, la check-list chirurgicale n’a de sens que si elle est réalisée en équipe. C’est un outil qui permet de favoriser le contrôle croisé et de structurer le travail en équipe en faisant sous la forme de briefings et de débriefing un point de situation.
La check-list permet d’avoir un schéma mental partagé avec des objectifs clairs à chaque étape du parcours de soin du patient.

Elle permet d’encourager tous les intervenants à discuter de l’intervention favorisant ainsi le travail en équipe et la communication.

 

La simulation pour former les professionnels de santé

La simulation s’intègre dans les nouvelles pédagogies pertinentes pour former les professionnels de santé. Elle est d’ailleurs utilisée depuis longtemps dans d’autres domaines comme celui de l’aéronautique3 et peut être vue comme outil permettant de tester son environnement de travail.

La SafeTeam Academy et STAN Institute sont 2 organismes de formation utilisant la simulation et sont partis de cette expertise pédagogique pour innover et proposer une nouvelle façon de simuler.

STAN Institute part de la simulation vécue in-situ pour former les apprenants. Forte de son expérience dans le secteur de l’aéronautique, l’équipe de STAN Institute, experte en facteurs humains, sécurité et retour d’expérience, a transposé ses savoirs au monde médical.

Les fondateurs de la SafeTeam Academy ont quant à eux créé la simulation perçue : comme au cinéma, les apprenants sont immergés dans un film vidéo-immersif au cours duquel les pratiques et routines seront interrogées. La SafeTeam Academy utilise la simulation comme outil pour la fiabilisation des pratiques en santé en faisant appel à une industrie historique en France : le cinéma. Le réalisme et l’authenticité perçue font partie des vecteurs d’apprentissage.

Dans les 2 cas, cet outil pédagogique expérientiel aide ainsi à l’analyse des pratiques et à l’acquisition de nouvelles compétences au sein des structures, favorisant ainsi l’apprentissage des soignants.

Les parcours de formation e-learning proposés par la SafeTeam Academy ont été pensés pour pouvoir être complétés par de la simulation vécue.

En ce sens, les centres de simulation comme STAN Institute et les formateurs en simulation sont de véritables acteurs du changement et s’articulent parfaitement pour proposer une expérience hybride (blended learning) la plus puissante qui existe à ce jour.

Si vous aussi vous souhaitez participer à la fiabilisation des soins au sein de vos structures, contactez-nous : contact@safeteam.academy ; info@stan-institute.com

 

1 WHO | 10 facts on patient safety. WHO. http://www.who.int/features/factfiles/patient_safety/en/ (accessed 27 Jan 2019).
2 Joint Commission Center for Transforming Healthcare releases targeted solutions tool for hand-off communications. Jt Comm Perspect Jt Comm Accreditation Healthc Organ 2012;32:1, 3.
3 Comment mieux former et évaluer les étudiants en médecine et en sciences de la santé ?, Thierry Pelaccia, Préface de Jacques Tardif